Le Campement du Clan Shadou

Zabusa sortit de sa cachette ; une large caverne cachée derrière de lourds chênes qui devaient avoir plus de cent ans chacun. L'air été frais, et il abaissa son masque un instant pour en aspirer les bienfaits. Cela faisait du bien, un peu d'oxygène, même si depuis la troisième guerre mondiale, l'air ne serait plus jamais aussi pur qu'autrefois. L'assassin fit quelques pas dans la forêt, prenant bien garde à ne pas trop s'éloigner de sa cachette. Les intrus n'étaient pas rares dans la forêt centrale, et même si la plupart d'entre n'étaient que du menu fretin, Zabuza ne voulait pas attirer l'attention sur la caverne. Il avait eu assez de mal à la dégotter, inutile de se faire repérer par tout le voisinage.

C'était dans cette forêt que le village de l'eau, le village natal de Zabuza se trouvait autrefois, avant sa destruction par les troupes du Saint Empire. En fait, c'est bénéfique pour Zabuza, qui avait essayé de prendre le contrôle du village, avec des alliés ; s'ils avaient réussis leur coup, c'est eux qui auraient du affronté les troupes de l'Empereur, et ça se serait surement mal passé...Il s'était passé ce qu'il devait se passer, tout simplement.

Le monde dans lequel ils vivaient tous était devenu invivable. Dès la fin de la guerre, il n'y a pas eu de place pour les faibles : Le Saint Empire a écrasé tout le monde. A présent, les derniers êtres humains ne pouvaient être que des guerriers. Les autres étaient tous morts. Et il n'y aurait plus jamais de faibles avant la chute de ce fameux Empereur. Celui-ci contrôle tout, le monde, où plutôt ce qu'il en reste, git a ses pieds. Et Zabuza l'enviait. Il voulait ce pouvoir, cet ascendant sur les gens. Aurait-il été moins cruel que l'actuel Empereur ? Rien n'était moins sûr. Mais sa place actuelle de mercenaire ne lui convenait pas du tout ; il voulait plus, beaucoup plus. Son alliance avec le Psycho Shocker était une des conséquences de cette ambition : Jinzo était bel et bien capable de grandes choses. En s'alliant avec lui, Zabuza s'assurait une place importante dans l'avenir, peu importe dans quel camp et à quelle place. Il ne serait pas un simple spectateur.

Zabuza avait déja eut affaire aux forces du Saint Empire, et était toujours en vie pour le raconter, contrairement à la plupart de ses adversaires. Cependant, il devait bien admettre que la puissance écrasante des armées Saintes le forçait à vivre reclus dans une grotte et à passer sa vie à fuir comme un lâche. Depuis le coup d'état de son village raté, il avait passé sa vie à s'enfuir ; d'abord par les guerriers de son village puis après ceux du Saint Empereur ; pour hérésie et crimes contre l'humanité. Quelle blague.

Empereur Zabuza ? Ca sonnait bien...

"A quoi Penses-tu donc ?"

Le Psycho Shocker venait lui aussi de sortir de la caverne, surpris par la sortie de son compagnon. Ce n'était pas son genre de se laisser aller à la mélancolie, quoi que pour Jinzo, ce genre de sentiments, c'était du chinois. La seule chose qui inquiète réellement le brillant scientifique, c'est le fait que Zabuza puisse les faire repérer par un quelconque ennemi potentiel. Ils avaient eu beaucoup de mal à la trouver, cette cachette !

Psycho Shocker s'avança vers son camarade, regardant dans la même direction que lui, mais ne voyant rien de spécial. Que se passait-il donc dans la tête de Zabuza "le démon" ? Jinzo ne préféra même pas réfléchir à cela, en fin de compte : cela le dépassait, même s'il avait du mal à admettre que quoi que ce soit puisse le dépasser.

"On ne sait pas sur qui on peut tomber à l'extérieur, si tu nous fais repérer, je ne te le pardonnerai pas, alors sois prudent Zabuza."

Le Psycho Shocker attendit une réaction de son acolyte, qui continuait de fixer l'horizon. L'air avait beau être pur, pour l'homme a moitié cyborg, il n'y avait aucune différence. Il ne pourrait jamais plus ressentir du plaisir à humer de l'air frais, il ne vois en cela que de l'oxygène nécessaire à sa survie, et ne parvient plus à y déceler quoi que ce soit de délectueux. Il se sent même fier de dépendre de quelque chose d'aussi abstrait que de l'air, de l'oxygène.

*Pfff, tout cela n'est que débat inutile...*

Zabuza ne répondit pas à son compagnon. Ce n'était pas encore une vulgaire boite de conserve, mais au niveau sentiments humains, son niveau de connaissance était proche de celui d'une coquille vide. Donc "le Démon", ne daigna même pas d'essayer de lui répondre, préférant rester dans ses pensées un moment. C'était rare qu'il se laisse aller au vagabondage sentimental, mais une fois n'est pas coutume. Zabuza laissa donc son acolyte tourner les talons et se diriger vers leur cachette, sans le rappeler. Au niveau du combat, et des stratégies, Psycho Shocker était d'une utilité incontestable, mais pour une discussion basée sur la nostalgie, il n'était pas le meilleur interlocuteur disponible sur terre. Et il ne le serait jamais.

Mais bon. L'heure n'était pas au laisser aller. Jinzo avait raison ; Zabuza risquait de les faire repérer, malgré son habilité à se cacher et à tout faire dans le plus grand silence. Zabuza "le Démon" était son surnom. Il se devait de ne pas ramollir mentalement. Son moral passait après son ambition. Il détourna son regard du vide où il s'était posé et décida d'imiter son compagnon en retournant vers leur "antre" temporaire. Leur campement était certe rudimentaire et inconfortable, il reste bien caché et les protège des regards indiscrets.

De plus, il allait bientôt falloir réveiller les autres membres de la bande, qui dormait maintenant depuis trop longtemps, comme des loirs. Ils avaient des plans à monter, dormir toute la journée et se cacher ne leur profiterait pas à long terme. Il allait falloir commencer à se bouger. Très bientôt.